Daniel Vander Gucht
Bruxelles, Labor, «quartier libre», 2004, ISBN 2-8040-1891-2, 96 pages
L
e militantisme politique aura connu des fortunes diverses au cours du vingtième siècle, de l’activisme politique à l’art relationnel, du réalisme révolutionnaire et de l’Agit-prop aux happenings. L’art engagé connaît un bouleversement radical au tournant des années 1970, lorsqu’au messianisme révolutionnaire des avant-gardes historiques se substitue un projet de réinvestissement de l’espace public par une nouvelle génération d’artistes qui entendent bien ne plus dissocier l’art de la vie. La vision absolutiste de l’art (l’Art est tout) et de la politique (la Politique est tout) fait place à un nouveau paradigme relativiste (tout est art et tout est politique). Cette révolution symbolique implique une redéfinition des rapports entre l’esthétique et l’éthique — dont témoignent les controverses sur l’art public —, mais aussi une remise en cause des rapports de pouvoir et de domination qui amène sur le devant de la scène artistique l’art des femmes, des minorités culturelles et de tous les exclus et les oubliés du monde de l’art.
À la lumière d’une tradition déjà séculaire d’art politique, et à l’aide de quelques outils conceptuels simples empruntés à la sociologie et à la philosophie politique, l’auteur questionne la responsabilité sociale et politique de l’artiste et invite le citoyen à mieux comprendre cet art contemporain qui continue de nous provoquer.
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